Usages numériques : un impact sur l’environnement que nous pouvons maîtriser

Les usages numériques font partie intégrante de notre quotidien, mais ils ont en même temps des impacts réels sur notre vie et notre environnement. En tant qu’écocitoyens, nous pouvons agir pour limiter ces impacts.

Alors, quels sont nos usages numériques pratiqués chaque jour et avons-nous conscience de leur impact environnemental ? Comment les revoir, afin qu’ils soient plus respectueux de la planète ? Éléments de réponse.

 

Pollution numérique : de quoi parle-t-on ?

Tous les jours, nous envoyons des mails, nous naviguons sur le web, nous regardons des vidéos, nous archivons des photos ou de la musique dans nos Cloud. Ces actions que l’on pourrait qualifier d’« immatérielles », engendrent une consommation à la fois énergétique et de ressources non renouvelables pour les produire et les faire fonctionner.

Par exemple, lorsque nous envoyons un mail simple, nous générons environ 4 g de CO₂ d’entrée de jeu. L’impact de l’envoi va ensuite dépendre du poids des pièces jointes, du temps de stockage sur un serveur mais aussi du nombre de destinataires. Ces courriels continuent à dépenser de l’énergie pour leur stockage ! Car ce sont des données qui sont stockées dans des datacenters dédiés, qui consomment annuellement 200 TWh par an et produisent 0,3 % des gaz à effet de serre.

Autre chiffre frappant, saviez-vous que la consommation d’une box serait de 150 à 300 kWh/an ? Soit autant qu’un grand réfrigérateur… Une box TV consomme 3 fois ce que consomme un téléviseur et une box Internet, 6 fois plus. Quand on sait que 43 % des personnes n’éteignent jamais leur box et 41 % l’éteignent uniquement en cas d’absence prolongée…

Selon L’ADEME, l’Agence de la transition écologique, la consommation électrique provient à :

• 30 % des équipements terminaux (ordinateurs, téléphones, etc.)
• 30 % des datacenters, hébergeant nos données. Un datacenter a besoin d’être climatisé en permanence pour préserver l’intégrité des circuits électroniques. A cela s’ajoute la consommation d’énergie pour l’utilisation de ses serveurs en ligne.
• 40 % des réseaux, utiles pour faire voyager nos informations.

Parmi les émissions de gaz à effet de serre générées par le numérique, 47 % sont dues aux équipements des consommateurs et 53 % aux datacenters et aux infrastructures réseau.

Mais qu’est-ce qu’un datacenter ? Il s’agit d’un centre de traitement des données qui rassemble des équipements électroniques et informatiques (ordinateurs, matériel de télécommunication…). Leur impact est réel et quotidien. Par exemple, lorsque vous effectuez une requête web avec un moteur de recherche, le datacenter du moteur de recherche est sollicité, il vous envoie les résultats trouvés, vous cliquez ensuite sur celui qui vous intéresse, et là, le datacenter de l’hébergeur du site sélectionné est lui aussi sollicité, ce qui vous permet de prendre connaissance de la page souhaitée.

Nos conseils écocitoyens pour réduire l’empreinte écologique de nos usages numériques

Les technologies numériques sont le premier poste de consommation électrique au bureau et le second à la maison. Le quart des consommations électriques des équipements informatiques pourrait être évité́. Pour cela, voici quelques astuces :

• Ne laissez pas vos appareils allumés en permanence : éteignez-les et débranchez-les. Pour une absence moins longue, mettez-les en veille.
• Ne laissez pas votre chargeur branché « à vide » et lorsque votre téléphone est arrivé́ à charge maximale.
• Fermez le plus souvent possible l’interrupteur d’alimentation de votre box et du récepteur TV (la nuit et pendant la journée si vous n’utilisez ni votre box ni la TV). Le redémarrage de ces équipements ne prendra que quelques minutes.
• Désactivez les fonctions localisation, Wifi, Bluetooth sur votre téléphone ou votre tablette quand vous ne vous en servez pas.
• Réglez votre ordinateur, et quand c’est possible votre smartphone en mode « économies d’énergie ».
• Branchez vos équipements (ordinateur, imprimante, box…) sur une multiprise avec interrupteur et éteignez-la. Sinon, même éteints, vos équipements continuent à consommer.

On l’a vu : envoyer et stocker ses mails est énergivore. Avec l’accroissement du télétravail, les échanges numériques se multiplient et les réseaux sont très sollicités. D’où̀ l’importance d’adapter ses pratiques, à la maison comme au bureau.

• Ciblez les destinataires, nettoyez vos listes de diffusion et supprimez les pièces jointes d’un message auquel vous répondez.
• Optimisez la taille des fichiers que vous transmettez : fichiers compressés, images et PDF basse définition…
• Nettoyez régulièrement votre boîte mail et désinscrivez-vous des listes de diffusion qui ne vous intéressent plus. Des applications comme Cleanfox permettent de supprimer les mails superflus et de se désabonner des newsletters que l’on n’ouvre pas ou plus.

Mais aussi…

• Préférez les réunions en audio plutôt qu’en visio : le flux de données est moindre et consomme moins de bande passante.
• Privilégiez le wifi quand vous utilisez votre smartphone plutôt que la 4G et branchez votre ordinateur en filaire à votre box.
• Sur le net, mettez en favori les adresses web fréquemment consultées et fermez les pages Internet une fois votre lecture terminée.
• Supprimez fréquemment vos cookies et votre historique de navigation.

Et n’oubliez pas d’éteindre complètement votre ordinateur quand vous ne vous en servez plus. Ne le laissez pas en veille ou branché, car il continue de consommer de l’électricité́.

Vous souhaitez regarder une série, un film ou écouter une playlist ?

• Choisissez une résolution de vidéo adaptée à votre écran : pour un écran d’ordinateur de 13 pouces, une résolution de 360 à 720 pouces, selon le contenu regardé, peut être suffisante.
• Privilégiez la musique téléchargée ou les plateformes de streaming audio plutôt que les clips musicaux.

En tant qu’écocitoyens, veillons à nous recentrer sur quelques usages numériques réellement nécessaires pour éviter la surconsommation de contenus ou d’équipements. Nous avons tous notre rôle à jouer.

Et comme nous évoquons les gestes du quotidien, il y en a d’autres comme trier ses produits qui doivent devenir de véritables réflexes, à commencer par les emballages des MNU.