Redistribution humanitaire des médicaments non utilisés : quelles alternatives existent aujourd’hui ?

Depuis le 1er janvier 2009 et par décision des pouvoirs publics, la redistribution humanitaire des médicaments non utilisés (MNU) est interdite en France, suivant les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). 

Depuis cette date, les MNU sont exclusivement valorisés énergétiquement et permettent de chauffer et d’éclairer des dizaines de milliers de foyers en France chaque année. 

Pourquoi les MNU ne sont-ils plus redistribués ? 

Cette décision gouvernementale suit les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).  

En effet, outre les risques liés à la rupture de la chaîne pharmaceutique, les MNU en redistribution humanitaire exportés à l’étranger, en raison de leur inadaptation fréquente aux besoins, peuvent être sources de détournement ou d’obstacle à la mise en place des politiques nationales de santé. 

Cette décision d’interdiction a eu un impact sur l’organisation des associations humanitaires s’approvisionnant en MNU pour mener, en France comme dans les pays en développement, l’aide médicale qu’elles exercent habituellement au profit des populations défavorisées. Ainsi, depuis 2009, ces associations s’approvisionnent directement auprès des entreprises du médicament qui fournissent ainsi des médicaments neufs dont les conditions de fabrication et de stockage respectent la qualité imposée par la chaîne de distribution pharmaceutique.

Les circuits sécurisés existants 

De nombreux circuits sécurisés tels que les associations Tulipe dédiée aux situations d’urgence comme les catastrophes naturelles ou Pharmacie Humanitaire Internationale (PHI) sont compétentes pour apporter des soins et des médicaments aux plus démunis. 

Qu’ils soient établissements pharmaceutiques distributeurs à vocation humanitaire autorisés par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament ou organismes à but non lucratif et à vocation humanitaire, ces associations favorisent l’accès aux soins et aux médicaments pour les plus défavorisés, en France et dans les pays en développement. En tant qu’interfaces entre l’industrie et les associations, elles fédèrent les dons des entreprises de santé pour répondre, en urgence, aux besoins des populations en détresse, lors de crises sanitaires aiguës, de catastrophes naturelles et de conflits.

Elles répondent à ce titre à 4 objectifs : 

  • Faciliter l’accès aux soins pour les populations les plus fragiles tout en respectant l’intérêt économique local ;
  • Fournir des médicaments en conformité avec les politiques nationales et l’OMS ;
  • Privilégier les achats de médicaments dans les centrales des pays concernés lorsqu’elles existent ;
  • Améliorer les réseaux de systèmes de soins.

Ainsi, elles répondent de manière optimale aux besoins des Organisations Non Gouvernementales (ONG) de santé tout en garantissant la sécurité pharmaceutique et la traçabilité des produits de santé. De plus, elles gèrent et coordonnent de façon professionnelle les dons directs des entreprises de santé. 

L’importance de rapporter les MNU en pharmacie

Rapporter le pharmacien ses Médicaments Non Utilisés, périmés ou non, constitue un geste important de protection de l’environnement et de sécurité sanitaire. Ainsi nous évitons les risques de pollution dans les eaux souterraines ou de surface, la perturbation des stations d’épuration, ainsi que les risques d’ingestion accidentelle de médicament par des enfants en bas âge ou des personnes âgées. 

De plus, par ce geste, vous contribuez à éclairer et chauffer des dizaines de milliers de logements en France chaque année. 

 

Avant de les rapporter, pensons également à mettre les boîtes en carton et notices en papier dans le tri sélectif de notre domicile. 

 

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