
Votre produit se rapporte-t-il en pharmacie ? Notre moteur de recherche a la réponse
Il est indispensable de ne pas jeter les médicaments périmés ou non utilisés dans la poubelle, l’évier ou les toilettes, car ils contiennent des principes actifs et peuvent polluer les sols et les rivières.
Ensemble, découvrons les bénéfices du tri des médicaments pour l’environnement.
Les médicaments peuvent nuire à l’environnement lorsque :
Comment les médicaments périmés ou non utilisés qui ne suivent pas la filière Cyclamed peuvent contribuer à leur échelle à la pollution des eaux ?
Les médicaments sont des produits actifs sur l’homme (ainsi que sur les animaux). Leur nature fait qu’ils peuvent aussi avoir un impact négatif sur l’environnement en se diffusant dans les eaux ou les sols. Conçus pour avoir une action précise sur l'être humain, l’impact des médicaments rejetés dans la nature sont imprévisibles sur les autres organismes vivants (poissons, crustacés, microorganismes, flore…) et peuvent perturber leur biologie et cycle de vie. De plus, l’utilisation importante d’antibiotiques pourrait être à l’origine d’un phénomène de résistance bactérienne observé, d’où l’importance d’une bonne observance des traitements.
L’INRAE (l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) a participé à une vaste étude internationale dirigée par l’Université d’York (Royaume-Uni)1, impliquant plus de 80 instituts de recherche. Cette étude a démarré en 2018 et a analysé la pollution de 258 rivières dans une centaine de pays sur les cinq continents. L’étude a inclus de grands fleuves tels que l’Amazone, le Mississipi ou le Mékong avec des sites d’échantillonnages dans des régions où les médicaments modernes ne sont pas utilisés et dans les villes parmi les plus peuplées de la planète comme New-York ou Delhi. L’analyse des échantillons a porté sur 61 substances médicamenteuses parmi les plus couramment utilisées : antibiotiques, analgésiques, anti-inflammatoires, antihistaminiques, antidiabétiques, antidépresseurs, stimulants (comme la caféine).
Leurs résultats, publiés le 14 février 2022 dans PNAS, (la revue de l’Académie des sciences américaine2), montrent que toutes les rivières étudiées sont contaminées par des résidus médicamenteux et qu’un quart des sites échantillonnés présente des niveaux de pollution potentiellement nuisibles pour la biodiversité aquatique et l’environnement.
C’est notamment le cas pour deux antibiotiques (le sulfamethoxazole et la ciprofloxacine), un antihistaminique (la loratadine) et un médicament utilisé dans le traitement de l’hypertension (le propranolol).
Les principaux résultats montrent également que le degré de pollution des cours d’eau est corrélé aux conditions socio-économiques du pays : les sites les plus contaminés étant ceux des pays qui présentent de faibles revenus et avec peu ou pas de système de traitement des eaux usées domestiques, ou issues des industries pharmaceutiques.
Comment les médicaments se retrouvent-ils dans la nature ? Les produits pharmaceutiques peuvent atteindre l’environnement à la suite de :
Leur ingestion par les humains et les animaux : ils sont alors excrétés (urines, selles, sueur, vomis…) après métabolisation totale ou partielle ;
Certaines pratiques agricoles : élevage (aquaculture), amendement ;
Un défaut d’efficacité des traitements d’eau conventionnels ;
Du dépôt de Médicaments Non Utilisés (MNU) ou périmés dans les toilettes ou la poubelle.
Comment agir et éviter l’impact sur l’environnement ?
Pour éviter ces risques et limiter l’impact sur l’environnement, il est donc fondamental de rapporter dans le circuit sécurisé de la pharmacie les médicaments périmés ou non utilisés. Ils sont entièrement pris en charge financièrement par la profession pharmaceutique via notre filière dédiée, pour une valorisation énergétique permettant d’éclairer et de chauffer des milliers de logements.
Il reste aussi primordial d’agir à la source pour réduire la présence des produits pharmaceutiques issus des MNU dans notre environnement. Parmi les nombreuses voies possibles, les plus pragmatiques seraient de :
Promouvoir, à tous les niveaux locaux ou régionaux, le geste éco-citoyen du retour des médicaments périmés ou non utilisés/ des particuliers à l’officine ;
De renforcer les dispositifs analogues en faveur du retour des MNU en pharmacie existant dans la plupart des pays européens (Cyclamed en France) ;
Sensibiliser les prescripteurs, délivreurs et consommateurs de produits pharmaceutiques sur les considérations environnementales : formation, information…
Enfin, de manière plus collective, des partenariats entre les différentes parties prenantes et prescripteurs de médicaments (médecins, pharmaciens) et consommateurs sont nécessaires, au même titre qu’un engagement des décideurs politiques à l’échelle locale.
Ref 1 : https://www.inrae.fr/actualites/premiere-etude-mondiale-evaluer-letendue-pollution-medicamenteuse-rivieres
Ref 2 : https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2113947119