Pourquoi les médicaments non utilisés ou périmés (MNU) sont-ils valorisés plutôt que recyclés ?
Eco-organisme agréé par les pouvoirs publics, Cyclamed a pour mission de collecter et de valoriser l’ensemble des médicaments périmés et non utilisés (MNU), à usage humain, rapportés par les particuliers en pharmacie. Conformément à la réglementation, les MNU sont intégralement incinérés dans des Unités de Valorisation Énergétique (UVE) qui fournissent de l’électricité et /ou de la chaleur pour éclairer et chauffer des milliers de logements et établissements publics par an. On vous explique pourquoi.
Les médicaments ne sont pas des produits comme les autres et le pharmacien est ainsi responsable de la dispensation jusqu’à l’élimination des médicaments de façon sécurisée. Les officines sont tenues de collecter gratuitement les MNU des particuliers (art 32, loi N° 2007-248 parue au JO du 27/2/2007). La création de ce dispositif en 1993 repose par ailleurs sur une mobilisation volontaire de l’ensemble de la profession pharmaceutique (entreprises du médicament, grossistes-répartiteurs, pharmaciens d’officine) pour offrir ce service à l’ensemble des citoyens en métropole comme en Outre-mer.
Notons ici que la filière Cyclamed était avant-gardiste : elle a été la 1ère filière dédiée en France et en Europe. Depuis, près d’une vingtaine de filières se sont développées (ex : DEEE, piles, textiles, meubles, panneaux photovoltaïques…) auxquelles on ajoute de nouvelles filières REP (Responsabilité élargie du producteur) qui voient le jour dans différents domaines. C’est le cas par exemple pour les mégots ou encore les matériaux de construction…
Une fois collectés par la pharmacie, les MNU sont ensuite, via un circuit dédié bien spécifique, incinérés dans des UVE pour ordures ménagères conformément à la réglementation (Article R. 4211-27du Code de la Santé Publique Modifié par Décret n°2020-1725 du 29 décembre 2020 – art. 11 : « Les médicaments non utilisés sont détruits par incinération avec valorisation énergétique dans le respect de la réglementation en vigueur. Rappelons que 35 % (en moyenne) de nos ordures ménagères sont encore enfouies conduisant à des risques potentiels élevés de pollution des eaux de surface ou souterraines, sans parler des effets délétères sur ces mêmes eaux lorsque les médicaments sont jetés directement dans les toilettes, lavabos ou éviers.
Enfin, notons que les poubelles ménagères sont encore trop souvent « fouillées » amenant à des risques de détournements des médicaments, d’utilisations inadaptées voire de circuits parallèles de revente dangereux.
Pour toutes ces bonnes raisons, il est indispensable que les « écocitoyens » continuent de rapporter leurs MNU en pharmacie (en 2022, 87 % le font déjà, selon une étude BVA représentative de la population française.
QUI FINANCE ?
Le dispositif est géré par l’association Cyclamed financée à 100 % via les cotisations versées par les industriels du médicament. Les MNU rapportés par les particuliers en officine ne sont donc pas à la charge des collectivités locales et donc des particuliers dans le cadre de la taxe d’ordures ménagères que chaque administré paye.
Pour en savoir plus : https://www.cyclamed.org/qui-sont-les-acteurs-engages-dans-le-tri-et-la-valorisation-des-mnu-9871/