Les Assises des déchets : une journée pour faire le tour du déchet, sans tabou
Alors que les Assises nationales des déchets sont traditionnellement organisées une fois tous les deux ans, cette 18e édition se tiendra juste un an après la 17e, afin d’être en cohérence et en alternance avec l’autre rendez-vous des solutions environnementales et énergétiques : Pollutec Lyon. Le format 2024 sera davantage condensé, puisque concentré sur une seule journée et cela permettra d’instaurer une nouvelle alternance, pour qu’elles se déroulent désormais les années paires.
Cet événement vise à réunir toutes les parties prenantes de l’écosystème du déchet pour valoriser les initiatives au service de la souveraineté matière et énergie, partager les retours d’expériences, faire mieux en matière de formation, d’éducation, et d’écocitoyenneté des déchets. En résumé, nous évoquerons tout ce qui a trait au déchet que l’on crée, mais aussi celui que l’on évite de créer ! explique Thierry Meunier, Président des Assises. La journée s’articulera autour de 2 axes : d’une part, comment valoriser au mieux le déchet en recréant de la matière ou de l’énergie et d’autre part, lorsque le déchet présente des problématiques environnementales et/ou de santé, comment assurer l’élimination de tout risque pour les citoyens ? Cyclamed en est d’ailleurs un bel exemple ! L’éco-organisme, créé il y a plus de 30 ans, a été un des premiers en France à avoir montré la voie. Il est donc primordial pour les Assises de les avoir à ses côtés », précise le Président des Assises.
Organisées en association loi 1901, les Assises n’ont pas de but lucratif, ce qui en fait d’ailleurs une de ses particularités depuis plus de 30 ans, avec pour valeur partagée la préservation de la planète. . L’organisation s’amplifie d’année en année avec désormais la participation des collectivités territoriales, ainsi que de petites structures privées ou associatives qui permettent de maintenir une diversité des contributions.
Une journée unique sous le signe du pragmatisme
Près de 1 000 personnes se réunissent à Nantes autour d’un programme dense à vocation interactive. Les participants doivent avoir l’opportunité de poser des questions et d’échanger avec des experts d’horizons variés.
C’est donc sous la forme d’ateliers que se déroule la journée avec des présentations mais aussi des débats et de nombreux échanges. Il ressort parfois des ateliers, animés par un journaliste accompagné de 5 ou 6 experts ou professionnels et une interaction avec les congressistes, des points de friction qui méritent débat ou d’être soulignés. C’est donc l’opportunité de discuter de ce qui fonctionne ou pas ou insuffisamment, que ce soit au titre de pratiques, de réglementations… La présence éventuelle de molécules problématiques au sein de la matière pose, par exemple, la question du recyclage sinon de la destruction avec des attentes toujours en évolution… Au-delà des directives et préconisations, c’est aussi le principe de réalité qui est mis en avant.
Au programme : SSD (Sortie du Statut de Déchet), loi AGEC, mesure d’impact et high-tech
Thierry Meunier revient sur les 4 thèmes abordés pendant cette journée. « Nous avons décidé de traiter le thème de la Sortie du Statut de Déchets (SSD) afin d’échanger et de mieux comprendre quels en sont les avantages, les contraintes et les éventuelles sanctions pour éviter les dérives. La loi AGEC sera également traitée avec un premier bilan et impact sur les éco-organismes. Nous aborderons également la mesure de l’impact d’un déchet. En effet, on ne peut plus se satisfaire aujourd’hui d’un simple et unique bilan carbone. Il convient d’apporter des éléments positifs à nos actions en prenant en compte d’autres indices cohérents et pertinents comme l’impact sur la biodiversité, qui s’inscrit dans un contexte national et international. Enfin, la high-tech et les déchets feront l’objet d’un atelier, afin d’évoquer à la fois le déchet invisible inhérent aux nouvelles technologies et l’apport de celles-ci dans l’écosystème des déchets. »
En conclusion de cet entretien, le Président des Assises des déchets, Thierry Meunier, nous rappelle l’enjeu fondamental pour envisager un monde plus durable : l’éducation et le sens du collectif. Il nous partage cet adage : « Respectez-vous et vous respecterez le monde qui vous entoure ».