Le pharmacien, un acteur de proximité dans la prise en charge des soins non programmés

A l’heure où la campagne de vaccination contre la grippe a démarré dans toutes les pharmacies de France, le pharmacien apparait de plus en plus comme un acteur de proximité incontournable dans la prise en charge des soins non programmés. Quels actes sont concernés et comment le rôle du pharmacien s’articule-t-il aux côtés des autres professionnels de santé ? Éléments de réponse dans cet article.

 

« Soins non programmés » : de quoi parle-t-on ?

C’est Thomas Mesnier, député et médecin urgentiste qui, dans son rapport publié en 2018, a défini les soins non programmés comme « ceux devant répondre à une urgence ressentie, mais ne relevant pas médicalement de l’urgence et ne nécessitant pas une prise en charge par les services hospitaliers d’accueil des urgences ».

Depuis 1996, les passages aux urgences ont presque doublé*. Face à ce constat, ces dernières se retrouvent détournées de leur mission première : l’urgence vitale. L’idée est ainsi de répondre aux besoins des patients pour un mal ne relevant pas de l’urgence vitale mais ne pouvant être ni anticipé, ni retardé dans sa prise en charge.

Dans son rapport, Thomas Mesnier a proposé en 2018 une série de propositions visant à mettre l’ensemble des professions de santé à contribution. Parmi eux, les pharmaciens dans la mesure où les officines « constituent une porte d’entrée sur les soins toujours ouverte » et sont « particulièrement bien placées pour offrir les premiers soins non programmés, dès lors que leur traitement s’inscrit dans des protocoles de soins ».

Puis, la loi Santé du 24 Juillet 2019 a permis d’entériner les nouvelles missions des pharmaciens, avec parmi elles :

• La généralisation du cadre d’un exercice du pharmacien coordonné avec le médecin ; renouveler des traitements chroniques et adapter des posologies.
• La dispensation par le pharmacien d’officine de médicaments à prescription médicale obligatoire sur la base de protocoles et dans le cadre d’un exercice coordonné, évitant ainsi un recours aux urgences pour des pathologies telles que la cystite ou l’angine ce qui sera tracé obligatoirement dans le Dossier Pharmaceutique du patient.
• La réalisation de Tests Rapides d’Orientation Diagnostique, comme le TROD Angine, confortant son rôle dans les missions de conseil, d’accompagnement, de dépistage et de prévention, tout en luttant contre l’antibiorésistance.
• La possibilité pour un pharmacien d’officine, en cas de rupture de stock d’un médicament d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), de substituer le médicament manquant par un autre médicament (en respectant les recommandations de l’ANSM)
• La possibilité pour le pharmacien d’officine de prescrire certains vaccins à prescription médicale obligatoire, et de vacciner contre la grippe la population ciblée par l’assurance maladie.
• La généralisation des actes de télémédecine dans les officines pour lutter contre les déserts médicaux grâce à une collaboration active entre le médecin généraliste et le pharmacien.

 

Le rôle croissant du pharmacien dans la prise en charge des soins non programmés

A travers les 21000 officines qui quadrillent notre territoire (métropole et Outre-mer), les pharmaciens offrent à la fois une proximité et une disponibilité aux Français, se positionnant ainsi comme porte d’entrée pour certains soins.

Cet accroissement du rôle du pharmacien couplé à une hausse des demandes en soins non programmés montre cet investissement en temps également dans la prise en charge du patient

Au-delà de son rôle dans la délivrance de médicaments, la prise en charge des soins non programmés et son rôle de conseil, le pharmacien d’officine est également le porte-parole des consignes de tri auprès de la patientèle. Il l’informe sur les filières d’élimination adaptées pour l’ensemble des produits de santé et récupère les Médicaments Non Utilisés, à usage humain, rapportés par les particuliers en pharmacie. En somme, il veille au bon usage du médicament de sa délivrance jusqu’à sa fin de vie.