Biodéchets : depuis janvier 2024, un tri à la source pour tous !
Les biodéchets, bien que souvent méconnus du grand public, sont une composante majeure de nos déchets quotidiens. En effet, ils représentent encore un tiers des déchets non triés des Français soit 83 kg/an/habitant1 et finissent incinérés ou enterrés, ce qui émet des gaz à effet de serre. Ainsi, dans un contexte de prise de conscience croissante de l’importance de la durabilité environnementale, comprendre et s’engager pour trier les biodéchets est essentiel. Des nouvelles réglementations et des solutions ont été mises en place.
Voyons ce que sont les biodéchets, et revenons sur la nouvelle réglementation qui les encadre et explorons les avantages d’une gestion adéquate de ces déchets organiques.
Qu’est-ce qu’un biodéchet ?
En pratique, selon l’article L. 541-1-1 du code de l’environnement, les biodéchets sont des déchets organiques non dangereux, d’origine végétale ou animale. Ils comprennent les déchets de cuisine, les déchets agricoles et forestiers, les déchets alimentaires provenant des ménages, des bureaux, des cantines, restaurants, supermarchés et autres établissements similaires, ainsi que les « déchets verts », c’est-à-dire ceux qui sont issus des parcs et jardins (feuilles mortes, haies, brindilles, herbe coupée, déchets ligneux…).. Ces déchets sont biodégradables et peuvent être décomposés par des micro-organismes dans des conditions appropriées.
La nouvelle réglementation sur les biodéchets
Face à la nécessité de réduire l’impact environnemental des déchets et de promouvoir la transition vers une économie circulaire, la France a mis en place de nouvelles réglementations concernant les biodéchets. Ces réglementations visent à encourager leur collecte séparée, leur traitement adéquat et leur valorisation.
En 2011, la loi Grenelle II a tout d’abord introduit l’obligation de tri à la source des biodéchets pour certaines entreprises et institutions, avec pour objectif de réduire de 50 % les déchets mis en décharge d’ici 2025.
La loi AGEC, adoptée en 2020, a constitué par la suite un cadre législatif majeur pour la gestion des déchets en France. Elle a fixé en effet des objectifs ambitieux dont celui de réduire de 50 % l’enfouissement des biodéchets d’ici 2025.
En 2024, la France intensifie ses efforts pour généraliser le tri à la source des biodéchets. Les entreprises, les institutions et les collectivités locales sont dorénavant tenues de trier et de collecter séparément leurs déchets organiques, en fournissant des bacs spécifiques à l’image du bac jaune mais aussi en mettant en place des points d’apports volontaires, qui permettent de redistribuer en grande quantité la matière organique dans le monde agricole autour de soi.
Par ailleurs, des incitations financières sont mises en place pour encourager les acteurs économiques à adopter des pratiques de gestion durable des biodéchets. Des subventions sont également disponibles pour soutenir les investissements dans des infrastructures de collecte, de traitement et de valorisation des biodéchets, telles que les composteurs et les unités de méthanisation. Des partenariats sont même établis avec les acteurs du secteur agricole pour promouvoir l’utilisation du compost comme amendement organique et du biogaz comme source d’énergie renouvelable.
Les avantages
La gestion adéquate des biodéchets offre de nombreux avantages, tant sur le plan environnemental qu’économique et social. Tout d’abord, elle permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, en évitant la décomposition anaérobie (sans oxygène) des déchets dans les sites d’enfouissement, qui produit du méthane, un puissant gaz à effet de serre. En favorisant le compostage ou la méthanisation des biodéchets, on privilégie le compost ou le biogaz contrôlé, qui sont des ressources précieuses pour l’agriculture ou la production d’énergie renouvelable.
De plus, la gestion des biodéchets peut contribuer à réduire la pollution de l’eau et des sols, en évitant le lessivage des nutriments et des produits chimiques contenus dans les déchets organiques. Elle favorise également la préservation des ressources naturelles en recyclant les nutriments contenus dans les biodéchets pour enrichir les sols agricoles et réduire la dépendance aux engrais chimiques.
Sur le plan économique, la valorisation des biodéchets va créer de nouvelles opportunités d’emploi dans les secteurs du recyclage, du compostage et de la production d’énergie renouvelable. Elle permet de réduire les quantités de déchets et de valoriser les ressources contenues dans les biodéchets.
Enfin, sur le plan social, la gestion des biodéchets peut favoriser le développement de circuits courts de production alimentaire. Elle permet également de sensibiliser le grand public à l’importance de réduire le gaspillage alimentaire et de favoriser une alimentation plus durable.
Pour résumer, trier les biodéchets présente 3 bénéfices majeurs :
- Réduire le bilan carbone du secteur des déchets à travers la réduction du stockage et de la combustion des déchets.
- Produire du biogaz qui peut être soit destiné à un usage local, soit réinjecté dans le réseau de gaz naturel.
- Fournir les agriculteurs ou gestionnaires d’espaces verts en engrais organiques et ainsi améliorer la qualité agronomique des sols.
De fait, la gestion des biodéchets offre de nombreuses perspectives prometteuses qui émergent en faveur d’un avenir plus écologique. Par exemple, la méthanisation des biodéchets peut être couplée à la production d’hydrogène vert, offrant ainsi une source d’énergie renouvelable et propre.
Enfin, la prise de conscience du grand public et des acteurs économiques à l’importance de la gestion des biodéchets continue de croître. Elle favorise l’adoption de pratiques plus durables à tous les niveaux de la société. Des initiatives telles que les campagnes de sensibilisation, les programmes de formation et les incitations financières peuvent encourager une participation active à la gestion des biodéchets et promouvoir une culture du recyclage et de la valorisation des déchets.
