À quoi correspondent les pictogrammes de nos emballages ?

Recycler ses déchets est devenu un réflexe pour les Français. En effet, en 2019, nous étions 89 % à trier nos emballages et 51 % à les trier systématiquement selon l’Observatoire du geste de tri de Citeo[1]. En 2021, 3,8 millions de tonnes d’emballages ménagers ont été recyclés, c’est 139 000 tonnes d’emballages de plus qu’en 2020.

Nous retrouvons sur nos emballages de nombreux pictogrammes qui normalement doivent nous aider dans nos gestes de tri, malheureusement ces pictogrammes ne sont pas toujours compréhensibles. Essayons de nous y retrouver.

Adopter les bons gestes en fonction des pictogrammes

Afin d’adopter les bons gestes de tri, il convient de distinguer les différents pictogrammes existants. 

6 grandes catégories de symboles doivent être dissociées :

1-   Le Triman : demi-cercle, fermé par trois flèches et représentant un bonhomme en son centre, il a été créé en 2015. Ce pictogramme est le logo de référence obligatoire pour indiquer que le produit ou l’emballage doit être trié ou rapporté dans un point de collecte  (déchèterie, supermarché, pharmacie… par exemple) afin qu’il soit recyclé. Il ne doit donc pas être jeté à la poubelle des ordures ménagères. Il est obligatoire sur les emballages et produits recyclables depuis le 1er septembre 2022.

2-  La poubelle barrée : poubelle barrée d’une croix, ce symbole apparait sur les produits électriques, électroniques, les piles, les lampes et les accumulateurs. Elle indique alors que les produits ne peuvent être jetés avec les ordures ménagères et font partie d’une collecte séparée[2] selon les consignes en vigueur.

3-  L’anneau de Möbius :  trois flèches vertes qui forment un triangle, c’est le pictogramme du recyclage le plus connu. Il signifie, tout simplement, que le produit ou l’emballage, sur lequel figure ce symbole, se recycle. Vous pouvez, parfois, apercevoir le même symbole mais avec un chiffre au centre du triangle de flèches. Ce chiffre représente le pourcentage de matière recyclée présente dans la composition du produit[3].

On peut également retrouver dans ce triangle des numéros allant de 1 à 7 sur les emballages en plastique. Chaque numéro est affilié à une abréviation qui fait référence à la nature du matériau utilisé lors de la fabrication de l’emballage. Cette classification des matériaux permet une meilleure collecte et un meilleur traitement de l’emballage.

Le numéro 1, par exemple, renvoie au Polyéthylène téréphtalate (PET)[4]. Le triangle apparait, cette fois-ci, en plus petit et en noir.

4- Le Tidy man : ce bonhomme qui jette un emballage dans une poubelle,  Incite tous les consommateurs à respecter la propreté. Ce logo, visible dans les lieux publics, entreprises, écoles ou hôpitaux, indique de jeter les déchets dans une poubelle et non pas au sol.

5-  Le point vert : flèche verte qui forme un cercle rempli, il est présent sur 95 % de nos emballages. Faux ami, ce pictogramme ne signifie pas que l’emballage se recycle mais que l’entreprise qui propose ce produit, est partenaire du programme français de valorisation des emballages ménagers[5].

6-  L’info-tri : cette signalétique représente une consigne de tri qui accompagne le Triman. Elle se compose de deux éléments : le produit ou les éléments qui le composent ; les endroits où trier et rapporter, comme une déchèterie, association… Elle présente les différents composants de l’emballage, tels que le plastique, le carton etc.[6]

Un emballage qui se recycle ne veut pas forcément dire qu’il sera recyclé. En effet, tout dépend des consignes de tri en vigueur dans son lieu d’habitation et du système de collecte/traitement. Vous pouvez consulter la récente campagne du Ministère de la Transition écologique : https://www.ecologie.gouv.fr/info-tri

 Qu’en est-il des pictogrammes sur les médicaments ?

Les médicaments sont concernés par deux catégories de pictogrammes :

  • Les pictogrammes en lien direct avec l’environnement et le recyclage. Il est indispensable de bien trier ses médicaments non utilisés, périmés ou non, afin qu’ils ne finissent pas dans les eaux usées ou dans la nature. Il est, ainsi, fondamental de les rapporter en pharmacie et de séparer, chez soi, les emballages en carton et les notices pour les mettre auparavant dans la poubelle de tri sélectif en vue d’un recyclage. 
  • Les pictogrammes concernant le bon usage du médicament qui ne concernent pas le recyclage mais une bonne utilisation des médicaments tels que :

Les pictogrammes liés au médicament et à la conduite automobile

Certains médicaments peuvent altérer les capacités à la conduite. Ces risques sont indiqués obligatoirement sur la boite du médicament par trois pictogrammes, en fonction du niveau du danger[7].

  • Niveau 1 : La conduite est possible. Le triangle est jaune et signale qu’il est nécessaire de lire la notice du médicament avant de prendre le volant et de rester prudent.
  • Niveau 2 : La conduite peut être remise en cause. Le triangle est orange et manifeste le besoin de demander l’avis d’un professionnel de santé (médecin ou pharmacien) avant de prendre la route. En effet, le médicament pourrait perturber vos capacités de conduite.
  • Niveau 3 : La conduite est fortement déconseillée. Le triangle est rouge et rend compte d’une forte dangerosité, soit car le médicament fait dormir, soit parce qu’il altère votre vision.  Il est impératif de demander l’avis de son médecin et de son pharmacien.

Les pictogrammes liés à la grossesse  

Le pictogramme « Femmes enceintes » peut apparaître également sur certains médicaments. En effet, ces derniers peuvent parfois être nocifs pour l’enfant à naître. Ce symbole sert à simplifier l’information et apparait obligatoirement sur la boite du médicament.

À ce jour, deux types de pictogrammes existent :

  • Le pictogramme « interdit » avec le nom du médicament : représenté par une femme enceinte dans un cercle rouge barré d’un trait rouge[8] ne doit pas être pris par une femme enceinte, une adolescente ou une femme en âge de procréer sans moyen de contraception efficace.
  • Le pictogramme « danger » : représenté par une femme enceinte au centre d’un triangle rouge. Sauf avis contraire d’un médecin ou d’un gynécologue, une femme enceinte ne doit pas utiliser ce médicament. Certains médicaments peuvent être prescrits s’il n’existe pas d’autre alternative thérapeutique et après évaluation du rapport bénéfice-risque, à la fois pour la femme enceinte et celle du fœtus.

Tous les critères qui définissent les médicaments concernés par ce pictogramme, ont été définis par le décret du 14 avril 2017. De plus, « dans les spécialités renseignées par les entreprises pharmaceutiques, 60 % comportent un pictogramme grossesse, dont un tiers le pictogramme “interdit” et deux tiers le pictogramme “danger” »[9].

  • En 2023, l’ANSM a été chargée de réévaluer le dispositif qui touche à ce pictogramme. Un comité scientifique temporaire (CST) a été créé pour 1 an et demi et nommé « Réévaluation du pictogramme figurant sur le conditionnement extérieur des médicaments tératogènes (pouvant produire des malformations) ou foetotoxiques ». Ce comité est composé de 19 membres, issus de domaines pluridisciplinaires (pharmacie, gynéco-obstétrique, épidémiologiste, éthique, psychologie etc.) et de représentants d’associations de patients ou usagers du système de santé. Il vise à réévaluer les critères qui permettent l’apposition du pictogramme et la modification de ces derniers, si besoin[10].

Via ce lien, vous trouverez toutes les informations sur la dernière signalétique « Info-tri médicament » qui doit être apposée sur les boites de médicaments : https://www.cyclamed.org/partenaire/passez-a-la-nouvelle-info-tri-medicament/

Réglementation des pictogrammes

L’apposition de certains symboles sur nos emballages fait l’objet d’une réglementation. Le Triman est, par exemple, soumis à une obligation réglementaire, imposée par l’article L541-9-3 du code de l’environnement, initiée par la loi AGEC et le décret n°2021-835 du 29 juin 2021. Ainsi, sur tous les emballages ou étiquettes des produits à Responsabilité Élargie des Producteurs (REP), ce pictogramme doit figurer et des informations sur les modalités de tri ou d’apport du déchet issu du produit doivent l’accompagner.

En ce qui concerne la poubelle barrée, tous les produits électriques, électroniques, piles et accumulateurs ont pour obligation d’afficher ce symbole sur leur emballage, selon la directive européenne de février 2003 et le décret de juillet 2005[11].

En savoir plus => https://www.cyclamed.org/objets-electroniques-privilegiez-leconomie-circulaire-10017/

 

 

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[1] Observatoire du geste de tri, août 2019, CITEO : https://www.citeo.com/le-mag/observatoire-du-geste-de-tri-comment-les-francais-percoivent-le-tri-des-emballages/
[2] Ibid.
[3] Ibid.
[4] CITEO, « Faites le tri dans les logos environnementaux », 2020. Voir en ligne : https://www.citeo.com/le-mag/faites-le-tri-dans-les-logos-environnementaux.
[5] Ibid.
[6] Ibid.
[7] Sécurité routière, « Les médicaments et la conduite ». Voir en ligne : https://www.securite-routiere.gouv.fr/dangers-de-la-route/sante-et-conduite/les-medicaments-et-la-conduite.
[8] Ibid.
[9] Ibid.
[10] ANSM, « Évolution du pictogramme grossesse : création d’un comité scientifique temporaire », 2023. Voir en ligne : https://ansm.sante.fr/actualites/evolution-du-pictogramme-grossesse-creation-dun-comite-scientifique-temporaire.
[11] ADEME, « Les logos environnementaux obligatoires », 2023. Voir en ligne : https://expertises.ademe.fr/economie-circulaire/consommer-autrement/passer-a-laction/reconnaitre-produit-plus-respectueux-lenvironnement/dossier/autres-declarations-environnementales/logos-environnementaux-obligatoires.

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